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Photo du rédacteurMargot de Jubécourt

Interview de Paul Vorczak


Bonjour Paul ! Vous êtes le héros du Masque du Chacal, un roman scout publié chez Books on Demand en 2020. Aujourd'hui, près de deux ans plus tard, vous acceptez de témoigner auprès de vos lecteurs. Pourquoi ?


J'ai toujours su que je devrais prendre la parole, un jour. Ma rencontre avec Tanguy a transformé ma vie. J'ai eu besoin de temps pour digérer ces changements, pour tracer mon chemin.

Aujourd'hui, je mesure combien cette rencontre m'a aidé, et je crois qu'il est de mon devoir d'en témoigner.



Témoigner de quoi, exactement ? Quel message voulez-vous transmettre ?


Tout est possible : viser le ciel quand on a un boulet au pied, se tenir debout quand le monde vous écrase. Tout est possible, à condition de choisir les bonnes armes. Je me suis trompé. J'ai cru que la rage m'aiderait à exister. Elle a failli me détruire. C'est la paix qui m'a sauvé.



Comment décririez-vous le chemin que vous avez parcouru ? Quel souvenir en gardez-vous, quelle image pouvez-vous nous en donner ?


C'était un chemin nécessaire, mais très difficile. J'y ai laissé beaucoup de plumes.

(silence)

J'y ai laissé des amis chers, des compagnons du quotidien. Ces sacrifices sont encore lourds à porter. Parfois, je doute, je me demande comment auraient tourné les choses si j'avais pris d'autres décisions. J'ai encore des nuits blanches.



Des regrets ?


Aucun remord, mais un grand regret, oui : celui de n'avoir pas su entraîner tous les gars du Chacal dans cette aventure. J'ai perdu contact avec ceux qui n'ont pas voulu me suivre... J'entends parler d'eux de temps en temps, rarement en bien. C'est une lourde responsabilité.



Vous vous sentez coupable ?

Oui. Tanguy m'a beaucoup répété que je ne pouvais pas choisir à leur place, et c'est vrai. Pour autant, je n'arrive pas à me défaire de ce sentiment. J'aurais pu faire quelque chose pour eux, j'en suis persuadé. Mais quoi ? Là est toute la question.



Vous ne trouvez pas que vous êtes un peu sévère avec vous-même ? Vous aviez quinze ans au début de l'histoire, c'est très jeune. Vous ne pouviez pas porter la misère du monde sur vos épaules.


C'est moi qui ai braqué ces gars contre Tanguy, la première fois. C'est moi qui les ai entraînés dans ma rage, ma méfiance... ma susceptibilité. Si je ne suis pas coupable, je suis quand même en partie responsable.



Vous avez dix-huit ans aujourd'hui. Où en êtes-vous ?


Je suis un homme libre !

Je ne sais pas comment vous expliquer.... Je n'ai jamais autant galéré de ma vie. Mes parents ne veulent pas me payer d'études. Je vogue de petits boulots en hébergements temporaires... Mais j'arrive à suivre les cours que je voulais, à tracer la route que j'ai choisie... à prendre ma place dans le monde. Ça n'a pas de prix quand on s'est cru oublié toute sa vie !



Vous êtes bien entouré ?


Oui. Heureusement. Je ne sais pas si j'aurais été si courageux seul.

Tanguy ne m'a pas lâché la main.

Jules, Eliott et Benjamin m'hébergent à tour de rôle. Ce n'est jamais confortable, mais leur amitié vaut tous les hôtels du monde.



Et Jordane ?


(sourire en coin)

C'est une question indiscrète, ça.

(silence)

Jordane va bien.



Vous ne regrettez pas de vous être séparé d'elle ?


Non. J'ai fait des erreurs avec Jordane, les choses auraient dû se faire plus doucement. Mais paradoxalement, cette séparation a fini par nous rapprocher.

(silence)

Notre relation était vouée à l'échec. Quand on ne sait pas qui on est, c'est difficile de construire quelque chose de durable. On avait besoin de temps et d'espace.

Notre amitié aujourd'hui est beaucoup plus saine.


(sourire)

... Mais puisque ça vous intéresse, je n'ai pas renoncé à Jordane.



Comment voyez-vous l'avenir ?


Il sera lumineux.

Je ne peux pas vous dire mieux.

Il y aura sûrement d'autres épreuves, peut-être pires.

Mais j'ai une arme redoutable aujourd'hui : l'espérance. Je ne compte pas m'en séparer.



Merci, Paul, pour votre confiance. Je suis certain que ces mots trouveront une résonance chez beaucoup de lecteurs. Je rappelle que vous êtes le héros du Masque du Chacal, un roman scout qui retrace le grand bouleversement de votre vie, un virage radical de l'ombre à la lumière. Un dernier mot pour clôturer ?


Oui, c'est bien une question d'ombre et de lumière... Choisissez la lumière. Et achetez ce livre.



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