Le cœur lourd de brouillards et de nuits sans sommeil,
Usée par les tourments d’un monde qui s’affole
Et tourne sur lui-même en disputes frivoles,
Me voici, je m’assieds dans un coin de soleil.
Le silence résonne en vibrations troublantes,
Plus graves et profondes que celles de la ville
Et mon cœur, un instant, angoissé et fébrile,
Doute de s’accorder à cette voix puissante.
En cherchant son écho, il s’emballe et palpite,
Mais les feuilles des arbres, en murmure discret,
L’apaisent et lui rappellent cet humble secret :
« Le repos ne vient pas aux âmes qui s’agitent,
Lors, écoute plutôt, dans cet épais silence,
Les louanges du vent offertes au Créateur :
Une musique douce et un parfum de fleurs,
La caresse ardente d’une immense patience. »
Les braises de mon cœur se ravivent à ces mots
Et ma joie s’enracine en y reconnaissant
Le souffle de l’Esprit qui s’est uni au vent.
« Toi aussi, me dit-il, viens chanter le Très-Haut,
Mêle ta voix aux nôtres et reprends avec nous
Le simple et délicieux Concerto à trois vents
Qui unit en un souffle enflammé et fervent
Dieu et sa Création au nom d’un amour fou. »
- Les Symphonies du Silence -
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