Demande-lui pardon, mets un genou à terre,
Autrefois, souviens-toi, tu savais bien le faire.
Mets-y tout ton amour, fais-le à ta manière,
Mais renverse vite ce jeu de solitaires.
Vous pourrez bien creuser chacun à votre place
En espérant briser vos barrières de glace,
Par quel heureux hasard vos efforts, vos audaces
Se joindraient-elles si vous n’êtes pas en face ?
Ne crois pas que mes mots sont pour toi un reproche ;
Ils sont une recette, un bon conseil d’approche.
D’ailleurs, tu noteras dans ta dure caboche :
Ils s’adressent à tous deux pour bannir l’anicroche
Que cela ne te laisse aucun mauvais prétexte
Pour fuir ce grand devoir. Qu’importe le contexte
C’est à toi, à toi seul qui connaîtra ce texte
De poser aussitôt l’indispensable geste.
Fais cesser sur-le-champ cette éternelle guerre :
Demande-lui pardon, mets un genou à terre,
Use tes mots d’amour et tes chants de prière,
Ce temps d’humilité te fera tenir fier.
Tu pourras espérer à la fin de tes mots
Un merci, un pardon, un je t’aime nouveau,
Un souffle délicat qui brûlera vos maux
Et qui vous remettra sur la route du beau.
Lors, vous pourrez à deux tracer votre chemin
Dans la roche tenace, creuser de vos mains
Un canal de la mer au ciel bleu de demain,
Et naviguer sur l’eau vers les mêmes desseins.
Allons, n’as-tu pas hâte ? Mettez genou à terre,
Demandez-vous pardon à votre humble manière,
Envoyez donc valser ce jeu de solitaires !
Autrefois, souviens-toi, vous saviez bien le faire.
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